Retour glacial en France

Eh oui, elles sont belles et enchanteresses les vacances mais on peut pas y demeurer éternellement, il faut bien revenir à la dure réalité de la vie de tout les jours en Europe: Dodo-auto-boulot-auto-dodo.

   Quittant Cotonou à 25°C à minuit, arrivée à Paris à 6h du matin à 1°C au sol. Pour être glacial, ça ne s'invente pas comme accueil, c'est naturel le froid et la froideur par ici. Et alors que tu essaie de bouger pour te rechauffer du mieux que tu peux sous tes tonnes de manteaux, le monsieur au pupitre te regarde d'un air suspicieux en matant de même tes papiers de voyage:

  "Vous êtes stressé?" demande-il, comme si tu lui aurais franchement dit oui si c'était le cas.

  "Non, Monsieur le Policier, je me rechauffe en bougeant car de là d'où je viens il faut toujours chaud"

   "Ah bon! vous avez de la chance" répond-il, le regard lourd et un soupçon de rancoeur dans la voix.

   Et oui, pauvre étranger, parce que tu es noir, la police française et européenne, et pas qu'elles seules malheureusement, s'imaginent qu'il faut que tu sois stressé en passant une frontière. Alors c'est très incroyable de voir débarquer un noir, étranger et fier de lui qui ne les calcule même pas. C'est ça la France aussi. Des étrangers qui assument ce statut, qui n'ont pas à s'en excuser et n'ont pas peur de passer la frontière comme une simple formalité. N'en déplaise aux mordus du noir étranger se cachant alors qu'il n'a rien fait, par la simple peur de l'autorité.

  Pour beaucoup d'entre-nous en tout cas, cette époque est bel et bien révolue. D'ailleurs on revient de si merveilleuses vacances au pays ( le Bénin si nature), pas la peine de se facher, on pris des réserves de serénité pour que ces préjugés d'un autre âge ne nous écornent pas de si tôt. La vie continue...